1998: toutes les premières pages de Gauche!

L'année 1998. Nous étions un petit groupe et  nous travaillions ouvertement au sein d'organisations plus vastes telles que le Mouvement des Jeunesses Socialistes, qui recrutait des jeunes antifascistes à l'époque. Notre journal se concentrait sur la nécessité de lutter contre le Front National, rejetant  à la fois la stratégies de petites bandes clandestines combattant les fascistes et aussi celles de larges campagnes antiracistes uniquement moralistes.

 Au cours de cette année-là, nous avons commémoré le trentième anniversaire de Mai 68 et nous avons souhaité expliquer notre analyse de cette révolte. La Coupe du Monde suscitait également beaucoup de débats. Une petite fraction de l'extrême gauche française menait une campagne ultra-gauche ("la Coupe du Monde - un avant-goût de guerre"). Cependant, en 1998, l'équipe française multiraciale, connue sous le nom des "Bleus", était constamment vilipendée par le Front National et symbolisait l'espoir pour les jeunes d'une société sans haine raciale. Nous avons préféré nous concentrer sur la nécessité de soutenir les grèves, même pendant la Coupe du Monde, et de ne pas accepter une trêve imposée au nom de l'unité dans le football.

 

Vers la fin de l'année, les bombardements de la Serbie par l'OTAN ont fait la une des journaux. La majorité de la gauche et une bonne partie de l'extrême gauche ont refusé de s'opposer directement aux plans de l'OTAN, encourageant ainsi des illusions sur une OTAN prétendument humanitaire. La LCR a titré : "Ni OTAN ni Milosevic". Nous avons souhaité souligner que l'ennemi principal était bien l'OTAN, mais également que Milosevic et l'OTAN étaient les deux enfants d'un même système impérialiste international.